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Les tendinopathies (anciennement les tendinites)

Page mise à jour le 31 / 07 /2018.

 

Une tendinite veut dire inflammation d'un tendon et ce terme est impropre car un tendon est très peu vascularisé donc pas vraiment "inflammé".

 

La tendinopathie est la pathologie de l'inadaptation de tendon aux contraintes sportives ou professionnelles subies.

 

Faire un marathon sans préparation c'est prendre un risque et de la même façon faire une activité qui est trop intense pour un tendon mal adapté ou qui frotte ou qui ne fonctionne pas dans le bon angle c'est la même chose par analogie!

 

On parle de tendinopathies = pathologies du tendon pour être au plus près des publications et de la réalité.

 

Pour une "tendinite" on pourra en fonction de sa localisation trouver les termes suivants :

  • dans le tendon : c'est la tendinite bien connue
  • à la jonction tendon-os : c'est une enthésopathie (l'enthèse étant le lieu d'attache du tendon sur l'os avec un angle de 30°)
  • sans oublier la jonction myo aponévrotique qui est l'autre extrémité du tendon vers le muscle (les tennismen qui se sont claqué le mollet connaissent bien cette localisation)

Les tendinopathies sont pour la plupart des cas le résultat de l'inadéquation entre l'entrainement ou l'effort quotidien et la faculté de récupération du tendon (son drainage correct en l'occurence). Si l'on transpose à tous les patients il faut étudier le mauvais geste (mécanopathie) ou le mauvais matériel (technopathie) qui font que le tendon ne s'adapte plus.

 

Avant de parler d'un quelconque traitement il est évident qu'il faut se renseigner :

  • la pratique sportive :
    • quantité : rythme, durée, habitudes sportive et variabilité monosport ou non
    • apparition : dès le premier pas, au début de l'activité sportive puis diminue...
    • lieu : pentes, dureté, glissades
    • matériel : chaussures usées (a)symétriquements, tension du cordage...serrage
    • répétition gestuelle
    • équipements supplémentaires, accessoires, frottements
    • mode d'entrainement : côtes, dénivelés, fractionné...
  • les antécédants chirurgicaux et accidents sportifs
    • chirurgie du coté opposé
    • compensation possible d'un membre inférieur vers l'autre qui développe une tendinopathie
  • les étirements pré et post effort et leur intéret voire leur non dangerosité. attention lire la page étirements

    • notion de quantité
    • durée
    • positionnement
  • la "récupération" : selon la définition du patient
  • les facteurs "énergétiques"
    • hydratation
    • réhydratation
    • dépense en eau lors de la pratique et apport en sel(s)
    • alimentation, viande blanche / rouge, aliments verts, lait
  • les traitements anti-cholestérol dont les effets sur les muscles (courbatures) sont connus alors sur les tendons pourquoi pas mais il n'y pas encore de données arrivées à mes oreilles
  • Certains antibiotiques également : quinolones
  • étude du positionnement statique, étude posturologique (alors là je n'y connais rien mais je vais essayer de me former vite car comme dirait l'autre : "l'être humain est un pendule inversé"... et donc en équilibre sur ses appuis).
  • le positionnement du bassin et son horizontalité lors de la course est essentielle sinon il arrive toute une cascade de pathologies évitables par le renforcement des stabilisateurs du bassin et fessiers!

Les ondes de choc...c'est intéressant si l'indication / localisation est bonne

C'est quoi ???

Une répétition de chocs pour remanier les tendons en souffrance, du moins, pour forcer une cicatrisation de meilleure qualité. Il faut que les séances de chocs soient encadrés obligatoirement par des étirements le renforcement sur un mode freinateur = excentrique et la physiothérapie habituels.

 

De plus il faut ajouter des phases statiques pour diminuer la douleur.

 

En fait dans le tendon il se créé une cicatrice anarchique et inflammatoire chronique qui n'a pas les même propriétés élastiques et mécaniques que le collagène normal.

 

concrètement : 3, 6 ou 9 séances selon le protocole de  l'ami Jérome PIQUET de Tours. Les traitements par ondes de choc radiales sont espacés de 3 à 6 jours. La première série de 3 séances peut déjà renseigner de l'évolution positive ou non grace aux ondes de choc

 

Douloureux : oui assez ! En fait les percussions viennent taper dans le tendon avec une force de 1,5 à 4 kilos. Il y a 2000 à 3000 coups, avec une fréquence de 7 à 15 Hertz ou plus (coups par seconde). une série d'ondes de choc dure donc environ 2  minutes puis vient le traitement conventionnel obligatoire : renforcement excentrique par exemple

 

Comme tous les traitements les ondes de choc radiales ont aussi des échecs de l'ordre de 20 à 25% selon la localisation d'après le constructeur.

 

Tout n'est donc pas guéri par les ondes de choc radiales d'où l'intéret d'un interrogatoire sérieux pour connaitre le mécanisme déclencheur

 

La séance de kinésithérapie est un ensemble de techniques manuelles ou appareillées qui ne dure pas QUE  la durée du traitement par les ondes de chocs radiales... Les ondes de choc sont donc un accessoire de la séance de masso-kinésithérapie et PAS la séance.

 

ATTENTION LA SUITE DE CETTE PAGE VA ETRE TOTALEMENT REMANIEE POUR ETRE EN ACCORD AVEC LES PUBLICATIONS RECENTES

 

Tendon rotulien et pointe de rotule

 

Il s'agit d'un excès de travail de l'appareil extenseur (quadriceps et son tendon sur la rotule, la rotule et son tendon sur le tibia). Cela arrive en général quand la pratique sportive dérive trop vers la propulsion / réception (jumper's knee) ou quand il existe une asymétrie de souplesse entre le quadriceps et les ischios-jambiers. Attention cependant les ruptures partielles du tendon rotulien produisent les mêmes symptomes (l'IRM est d'ailleurs souvent difficile à interpréter car cette petite ligne noire/sombres passe souvent inaperçue)

Cette rééducation est très difficile et aléatoire car le problème est souvent très ancien. Les patients ont souvent beaucoup navigués entre les médecins et les kinés et les traitements plus ou moins bien adaptés/suivis/continués...

Cette localisation est assez fréquente car la rotule elle même envoie des douleurs à cet endroit. Sans parler des syndromes rotuliens qui peuvent irriter le paquet adipeux autour du tendon = Hoffa et faire penser à une tendinite rotulienne bien que latéralisés jusqu'à devenir une hoffite...

Plus rarement, j'ai observé des tendinites très invalidantes à la suite d'une simple arthroscopie avec un relief sur le tendon, probablement à cause du point d'entrée de l'arthroscope...affaire à suivre.

Cela étant une rééducation bien conduite avec parfois la recherche et l'arrêt du phénomène déclencheur suffit pour améliorer suffisament la situation. Comme pour toutes les tendinites on va donc rechercher si l'alimentation/hydratation est en cause, le matériel (technopathie) , le geste , le terrain , le chaussage, etc...

concrètement :

  • la solution vise à redonner de la charge dans la structure du tendon!
  • renforcement sur un mode freinateur = excentrique (historiquement la méthode de stanish mais "moderne" et moins bourrine) et surtout avec les talons surélevés sur une cale
  • ne pas hésiter aussi à verifier le glissement du tibia qui est parfois bloqué en "antérieur" ainsi que la cheville pour la flexion diminuée
  • les ondes de choc peuvent être un apport non négligeable MAIS parfois douloureux. attention si rupture partielle du tendon

 

TFL (= syndrome du balayage ou essuie glace)

 

En général en regard d'un petit relief osseux trop marqué sur le bas du fémur (= condyle externe). C'est une pathologie qui intéresse les joggeurs fondeurs et marathoniens avec souvent un morphotype longiligne ou avec les genoux de type genou varum (=genu varus). Cette tendinite est souvent objectivée à la palpation avec une inflammation parfois palpable de la bourse séreuse entre l'os et la bandelette fibreuse qui est le TFL. parfois relié avec un défaut d'appui du pied en interne (ce qui donne un pied supinateur)

 

Il existe un test debout en charge où le patient fait sur un pied des flexion-extension 0-30° et cela déclenche parfois le signe douloureux = test de Renne (le test de Noble renseigne aussi : patient allongé le kiné fait flexion extension et palpe le relief osseux) il a parfois aussi à la pression sur le relief osseux un réel clic-clac perceptible sous le doigt.

 

dans toutes les approches :

  • analyser la force musculaire : quadriceps, fessiers
  • analyser les tensions : souplesse globale, asymétries
  • analyser la foulée et sa cadence
  • conseiller sur les chaussures
  • stopper les trucs de grand mère qui ne fonctionnent pas
  • renforcement +++

 

 

Tendon d'achille

 

Actuellement j'approche le patient de façon plus globale, avec localement un bilan complet :

  • de l'avant pied
  • du médio pied
  • de l'arrière pied
  • de la cheville : instabilité, récidives d'entorses, gaines des péroniers
  • aspect global du pied au sol de face puis vu de derrière (too much toes sign des britaniques : qui montre s'il y a un affaissement de l'arche interne et donc un pied plat)
  • axe de la jambe / la cuisse : genou varus ou valgus, rotation ou non
  • la marche la foulée et l'étude des chaussures habituelles

il faut aussi savoir que le pied passe son temps à déraper dans la chaussure lors des changements d'appuis et une zone fragile ou raide peut faire décompenser une partie du pied et faire une modification de la marche ou des appuis.

concernant le renforcement excentrique : on monte sur la pointe des pieds en s'aidant des mains (idéal face à une table ou un dossier de chaise) et on freine la redescente sur le pied blessé avec le poids du corps. on peut également faire cet exercice sur un escalier en bout de marche : le pied sain élève le corps sur la pointe et on freine la redescente sur le pied blessé.

 

concernant les ondes de choc radiales :

 

L'apport des ondes de choc est à pondérer avec les résultats de l'échographie... des encoches qui peuvent annoncer des zones de faiblesse du tendon sont à respecter quant à l'approche brutale et appareillée de la rééducation. DANGER. Cependant les épaississements du tendon sont une réaction normale du tendon qui cicatrise et de fait avec une surface qui augmente devient plus solide (si ladite cicatrice est de bonne qualité...)

 

Avant ou au début de la séance j'étudie la marche pour voir si elle est symétrique et équilibrée, si la longueur du pas et la durée sont identiques. J'étudie aussi avec précaution l'usure des chaussures HABITUELLES quant à la répartition des appuis plus interne ou plus externe, plus antérieure ou postérieure...le podologue peut nous aider via le podoscope ou le tapis de marche avec capteurs.

concrètement, séance classique  :

  • questions habituelles : mieux ? pire ? sensation le matin au 1er pas (le tendon est perçu comme inextensible empaté voire collé à la cheville pour les cas bien inquiétants), étirements faits ? combien ? durée ?
  • glaçage puis étirement du mollet
  • mobilisations de la bourse pré achiléenne = triangle de Kagger entre le tendon et le calcanéum (= os du talon). Cette zone pré-achiléenne est normalement fine et très souple, comme un voile entre l'os et le tendon.Elle est épaissi et douloureuse à la pression entre le pouce et l'index quand le tendon est en souffrance.
  • mobilisation globale du pied : tout doit bouger au moins autant que l'autre pied, tout secteur de mobilité diminuée doit etre travaillé.

 

Aponévrosite plantaire et épine calcanéenne

 

La tendinite plantaire est en général un moment douloureux autour de l'évolution d'une épine calcanéenne qui est en train de se créer.

 

Le traitement est souvent kinésithérapique avec :

  • auto massages par le patient avec une balle de tennis
  • montées sur pointes de pieds avec une petite cale sous les orteils
  • Les ultrasons bien connus des kinésithérapeutes qu'ils soient en continu et donc chauffants ou en discontinu (non chauffants) n'ont pas prouvé leur efficacité et donc je ne les utilise plus DU TOUT depuis 2003 ! ras le bol de ce vieux bidule!

Il existe aussi un traitement podologique avec des semelles ou des coins amortissants...visco heel?

concernant les ondes de choc radiales :

 

Les ondes choc ont aussi sur les aponévrosites plantaires une efficacité moyenne en regard de la prise en charge globale avec les étirements des muscles postérieurs des membres inférieurs (ischios et mollets).

  • séance classique : massage mobilisation de l'ensemble du pied et de la chevillemassage longitudinal de l'aponévrose plantaire massage décordant lent de l'aponévroseétirement manuel de l'aponévrose via les orteils + ou - décordage de la zone sensible glaçage le pied à plat genou plié, tout le pied repose ainsi sur le pack de froidétirement debout comme l'étirement du mollet MAIS le genou arrière est plié autour de 90° et le pied repose sur la pulpe des orteils. En fait les orteils sont horizontaux et au sol et le reste du pied est vertical !

 

Epicondylite(tennis elbow) et épitrochléite (golf elbow)

 

séance classique :

  • renforcement ++ et travail freiné (excentrique)
  • mobilisation de la tête radiale voire manipulation de celle ci, technique en side du coude (pour toutes les femmes qui dorment coude plié en enroulant la couette, le coude est complètement verrouillé)
  • étirement des épicondyliens (voir photo) + ou - décordage de la zone sensible
  • et +++ important : bilan complet de l'épaule ET des cervicales en particulier la charnière cervico dorsale (bosse de bison parfois quand ce n'est pas un enroulement complet épaules et tête)
  •  

 

Tendinite du moyen fessier, bursite rétro trochantérienne

 

C'est la tendinite qui est reliée à un problème de marche non équilibrée

 

il faut absolument renforcer le moyen fessier et évaluer sa force pour conserver le bassin horinzontal lors de la marche ou plus souvent de la course / footing

 

les ondes de choc radiales peuvent être intéressantes car vue la profondeur de la bourse cela devenait difficile pour les pouces du kiné qui devait masser largement le moyen fessier et mobiliser la bourse en arrière du relief osseux de la hanche.

 

Mais bon les techniques traditionnelles marchent pas mal aussi attention à la rupture partielle du petit fessier : verification comparative avec tests de force

 

BIEN ENTENDU ON NE FAIT PAS D'ONDE DE CHOC SUR OU PRES D'UNE PROTHESE ARTICULAIRE car les chocs se propagent sur une trentaine de centimètres dans tous les tissus...avec un risque pour le matériel et l'os.

 

certains rusés utilisent des ondes de choc focales (cylindriques) plutot que que radiales (coniques) pour viser au plus juste autour de la prothèse de hanche...merci jérome piquet  ;)

 

 

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